A tout saigneur, tout honneur (la faute d'orthographe est volontaire), ce premier article s'intéréssera à Nicolas Sarkozy et plus précisément à sa stratégie de communication électorale. A défaut de pouvoir se reposer sur un bilan comptable flatteur (hausse du chômage, de la précarité, de la répréssion, de l'insécurité, destruction des services publics et hausse des taxes, cela fait désordre pour le "président du pouvoir d'achat"), par quels moyen compte-t-il convaincre de nouveau les français de lui faire confiance et de revoter pour lui? C'est ce que nous allons tenter de décrypter maintenant.

S'il y a bien une qualité que l'on peut reconnaitre à Nicolas Sarkozy, c'est son côté rassembleur, capable de dire à chacun ce qu'il veut entendre. Très bon orateur dans l'âme, voyons quelles techniques il utilise, lui et son gouvernement, aussi bien sur le fond que sur la forme, pour essayer de rameuter l'électorat à sa cause :

• Rendre visite à tous les principaux corps de métiers (ouvriers, fonctionnaires, militaires, etc.) et leur passer la brosse à reluire en leur disant qu'ils ont un métier difficile, respectable, qu'ils sont la fierté du pays et que des efforts seront fait pour les aider dans leur tache à l'avenir (technique néanmoins utilisée par la plupart des candidats)
• Monter les gens les uns contre les autres en entretenant les clichés (les fonctionnaires ne travaillent pas assez, les chômeurs sont des faignants qui vivent au crochet de la société, les immigrés viennent pour foutre le bordel, etc.) grâce à diverses idées de réformes.

Ex : -imposer aux enseignants d'être présent 35h par semaine dans leur établissement scolaire (sous entendant qu'ils ne foutent rien en dehors de leur établissement scolaire) afin que les travailleurs du secteur privé soient jaloux et les prennent pour des privilégiés

-faire travailler les chômeurs gratuitement, sous entendant que ceux ci choisissent le chômage et non le subissent afin de pouvoir glander à longueur de journée

-Claude Guéant disant qu'il y a "un lien entre immigration et délinquance"

----> Tout ceci est la parfaite illustration du dicton "diviser pour mieux régner"

• Prendre plein de réformes et soumettre plein d'idées, même des mauvaises, peu importe (et il y en a surtout des mauvaises) : cela donne l'impression d'un président actif, qui fait avancer le pays et bouger les choses (même si ce n'est pas dans le bon sens en l'occurrence)
• A l'inverse, contraster cette énergie débordante avec l'immobilisme et le manque d'idées de ses adversaires politiques (et pour le coup il a de la matière vu la prestance du PS)
• Sortir des évidences que personne ne pourra contredire. Le slogan de 2007 "travailler plus pour gagner plus" est le meilleur exemple. Personne ne peut être contre le fait de gagner mieux sa vie à moins d'être con.

• Se faire passer en victime et non en bourreau dans les médias en insistant bien sur le caractère indispensable des réformes (même si c'est faux) et soulignant bien le fait que les adversaires politiques s'opposent à ses réformes "indispensables".

Ex : "le PS passe son temps à s'opposer à toutes les réformes que nous entreprenons sans rien proposer à côté, ce n'est pas constructif alors que nous prenons des mesures nécéssaire à l'intérêt général des français"

• Se dédouanner au maximum de ce qui va mal en France en rejetant la plupart des maux du pays sur des éléments extérieurs et incontrôlable ou sur les adversaires politiques à défaut de pouvoir d'attribuer les faits postifis qui se font plutôt rares.

Ex : les phrases types du genre "c'est la faute des 35h" (pourquoi n'ont-elles pas été supprimé alors en 10 ans de droite?) ou encore "c'est à cause de la crise"

• Se faire passer pour le vilain petit canard en disant, au travers des ministres amenés à s'exprimer dans les médias, que la presse est acquise à la gauche afin de justifier la mise en lumière des différents scandales éclaboussant le gouvernement (Karachi, Bettencourt, etc.). Par contre ne surtout pas rappeler que des journaux tels que le Figaro, le quotidien gratuit Direct Matin (et rattaché au Monde) et le quotidien gratuit Metro ou encore TF1 sont les propriétaires de Serge Dassault, Vincent Bolloré ou Martin Bouygues, amis intimes du président, ou que des personnes comme Eric Brunet par exemple, qui fait de la propagande pro-Sarkozy à outrance tous les jours de la semaine sur RMC vient d'être comme par hasard récompensé de la Légion d'Honneur il y a une dizaine de jours des mains de... Nicolas Sarkozy lui même! C'est quoi la définition du conflit d'intérêt déjà?
• Transformer les informations relatives au bilan du gouvernement via les médias que possèdent les copains en les rendants moins mauvais pour manipuler la perception des gens.

Ex : le Petit Journal de Canal+ avait montré il y a peu que TF1 avait traffiqué une courbe du chômage. Celle ci avait plutôt tendance à stagner alors que le chômage augmentait. La différence entre la courbe de TF1 et celle de France 2 (qui elle augmentait clairement) était évident. Malheureusement la vidéo du délit est introuvable pour le moment sur Internet.

• Justifier toutes les réformes en faisant des comparaisons avec l'Allemagne, mais seulement les comparaisons qui nous arrange dans nôtre raisonnement.

Ex : -Pour la réforme des retraites, dire que les allemands eux même repoussent l'âge de le retraite mais omettre volontairement de parler des années de cotisations qui sont moins importantes en Allemagne ou encore de la démographie qui est différente en Allemagne (la population vieillit beaucoup plus vite là bas car les femmes font moins d'enfants qu'en France).

-Critiquer les 35h mais ne surtout pas dire que le temps de travail moyen en France est supérieur au temps de travail moyen en Allemagne (38h par semaine en moyenne en France, 35.5h par semaine en Allemagne. Source : Eurostat)

• Ne pas hésiter à mentir pour légitimer les réformes.

Ex : Nadine Morano qui ment ouvertement chez Jean Jacques Bourdin pour expliquer la TVA sociale

• Faire en sorte que les autres membres du parti martèlent dans les médias des adjectifs comme "courageux", "responsable" (dans le sens "qu'il sait ce qu'il fait") ou encore "audacieux" en parlant de Nicolas Sarkozy.
• Au contraire, que ces mêmes membres de l'UMP utilisent dans les médias des adjectifs tels que "mou", "inconscient" ou encore "dangereux" pour parler des adversaires politques (et notamment de François Hollande).
• Enfin, et cette technique est -malheureusement- utilisé par quasiment tous les partis politiques, faire de fausses promesses, souvent démagogue, pour tenter de se faire élire.

Pour cela, je vous laisse avec cette vidéo très représentative du personnage qui aime retourner sa veste en fonction de son costume de candidat ou de président. Nicolas Sarkozy en face de ses mensonges et de ses contradictions.